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ALICIA

IMPOSSIBLE


Un jour, en discutant j’ai découvert que du fait de mon handicap, on me considérait comme une personne qui ne pouvait avoir de relations sentimentales ni sexuelles, qui ne pouvait pas tomber amoureuse, bref, comme une coquille vide.



LA PRISE DE CONSCIENCE


Lors d’un repas au self, j’ai échangé un long regard avec un homme qui s’y trouvait et j’ai senti à ce moment-là que je devais aller lui parler. Il était à l’autre bout de la pièce et avec mon fauteuil roulant, ce n’est pas simple et rapide de me déplacer, mais il fallait coûte que coûte que j’arrive jusqu’à lui.



LE CHALLENGE


Quand on est en fauteuil roulant, tout devient un obstacle, mais pour rejoindre cet homme, j’étais prête à contourner tous les obstacles. L’autre difficulté, c’est que les personnes, quand je m’approche d’elles, ont tendance à s’écarter pour me laisser passer, or moi je n’avais qu’une envie c’est d’être juste à côté de lui.



LE DÉCLIC


Enfin, je suis parvenue à ses côtés et là la magie s’est opérée. Nous nous sommes retrouvés devant la machine à café à discuter comme si l’on se connaissait depuis toujours. Il m’a offert un café et j’avais des papillons dans le ventre et dans les yeux.



I’M_POSSIBLE


Pendant des semaines, nous nous sommes retrouvés devant cette machine à café. En réalité, je déteste le café, mais à ce moment-là ça n’avait aucune importance. Aujourd’hui, il suffit que je sente l’odeur du café, que je vois des tasses à café, pour que je me rappelle de ces moments précieux qui prouvaient s’il en était besoin, que je ne suis pas une coquille vide.


© Illustrations Amélie Orhant

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