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Marion Huot


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Marion Huot, enquêtrice pour fratries séparées

Devoir partir de chez soi pour des raisons humanitaires, ça peut signifier laisser sa maison, ses biens et ne partir qu’avec une seule valise. Partir de chez soi ça peut aussi vouloir dire quitter ou perdre ses proches. C’est se demander constamment où se trouve son frère, sa soeur, sa mère, son père. Espérer qu’il.elle.s sont en sécurité, qu’il.elle.s sont encore vivant.e.s.


Pour retrouver les membres d’une famille séparée par des guerres, par des catastrophes naturelles ou par la route de la migration, Marion Huot, officier de recherche à la Croix-Rouge française depuis 2018 accompagne les familles dans leurs quêtes. « On va essayer de retrouver les personnes disparues. On s’appuie sur le fait qu’il y la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge dans pratiquement tous les pays du monde et dans chaque pays il y a des personnes comme moi qui travaille pour essayer de retrouver des proches disparus sur demandes des familles. » (2’09) Cela peut être directement les membres d’une famille qui la contactent ou la Croix-Rouge d’autres pays.


C’est après un stage d’études en 2015 en Grèce au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugié.e.s qu’elle a voulu s’engager dans l’humanitaire..« En me rendant dans ces camps, je me suis retrouvée face à quelque chose dont je n’étais pas forcément préparée. Je me souviens de ce camp qui était en périphérie d’Athènes. C’était des rangées et des rangées d’Algeco, de petits appartements préfabriqués où les familles s’entassent. Et en plein soleil, le sol était du goudron, c’était au milieu d’une zone industrielle. C’était vraiment marquant comme vision, et on se demande si on est en train vraiment de les accueillir d’une manière digne et de leur proposer quelque chose pour le futur.» (6’03) Marquée à vie par cette expérience, elle réussit à convaincre l’administration de son école et part aider un centre de dons à la « Jungle de Calais », où se trouvent plusieurs camps de réfugié.e.s en France.


Elle intègre par la suite l’équipe de la Croix-Rouge française et devient volante en zone Haute-France, c’est-à-dire qu’elle se déplace dans la région pour faire des entretiens avec ceux.celles qui souhaitent retrouver les membres de leur famille. Certaines rencontres ont été très touchantes, dont celle d’un adolescent de 16 ans qui a perdu la trace de sa famille à l’âge de 11 ans en quittant l’Afghanistan. « Pendant l’entretien, je lui ai aussi proposé de publier sa photo sur le site internet “Trace The Face”, un site qui a été créé par la Croix-Rouge pour que justement les personnes qui sont à la recherche d’un proche publient des photos à elles en disant: “voilà je suis à la recherche de mon père, de mon frère, etc. Il a donc accepté et on a publié sa photo.” » (12’16)


Comme Marion Huot qui travaille sur plus de 200 dossiers de recherches, ils.elles sont plusieurs à collaborer au sein des équipes des 191 pays où se trouvent la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge pour réunir ces familles qui ont dû fuir leur pays natal.

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