IMPOSSIBLE
C’était en 2015 quand l’entreprise de mon conjoint a commencé à perdre des parts de marchés puis être en faillite. Pendant plus d’un an il ne m’en a pas parlé. Il faisait des crédits à la consommation et les versait sur notre compte comme si c’était un salaire en pensant que ça suffirait. Puis un jour j’ai reçu les premières lettres d’huissiers et menaces d’expulsion puisqu’on ne payait plus le loyer. C’était la catastrophe. J’ai réalisé que mon salaire seul ne suffirait jamais à couvrir le montant des dettes et lui était totalement dans le déni.
LA PRISE DE CONSCIENCE
Le moment où j’ai réalisé que je devais absolument faire quelque chose c’est lorsque j’ai reçu le courrier de notre banque qui menaçait de fermer notre compte. J’ai eu très peur de me retrouver SDF, peur qu’on me retire la garde de mes enfants.
LE CHALLENGE
Je devais à tout prix protéger mes enfants, il fallait que je trouve une solution pour au moins garder notre appartement. J’avais très honte donc je n’en ai parlé à personne, pas même à mon entourage, ni à un travailleur social. Mon père me disait toujours « à tout problème il y a une solution », je devais donc trouver la solution. J’ai fait des recherches sur internet, j’ai tapé « dette » dans le moteur de recherche et en lisant des sites, des forums j’ai découvert la possibilité de faire un dossier de surendettement auprès de la Banque de France.
LE DÉCLIC
Après avoir fait ce dossier qui nous permettait de repartir de zéro, je me suis rendue compte en faisant les comptes que nous n’allions pas y arriver. Je me suis alors tournée vers une association pour avoir une aide alimentaire (les restos du cœur). Il m’a fallu plus de courage pour demander de l’aide que pour faire les démarches toute seule, mais ça a été un soulagement énorme d’être accompagnée, de ne pas être jugée. A travers les témoignages d’autres bénéficiaires je me suis rendue compte qu’on n’était pas les seuls dans cette situation, qu’on pouvait rebondir.
I'M_POSSIBLE
J’avais l’impression d’être noyée puis d’être remontée à la surface. Aujourd’hui j’ai réussi à nous sortir de cette situation et j’en suis fière. Je suis tellement heureuse d’avoir pu garder notre logement et mettre mes enfants à l’abri. Quand je peux je vais à mon tour déposer des colis alimentaires aux Restos du Cœur.
Illustrations © Élodie Tchibanda
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